Piedras Blancas ou Les tortionnaires du dictateur
S’il demeure trop extérieurà eux, l’œuvre menace de sombrer dans la caricature facile ou dans le pamphlet stérile.
Deux amis et camarades, tous deux ingénieurs mathématiciens de l’Universidad de Chile, docteurs en mathématiques appliquées de l’Université de Grenoble, qui se perdent de vue pendant 35 ans et qui se redécouvrent, avec surprise et beaucoup de bonheur, devenus écrivains, dont les œuvres respectives abordent la période sombre de la dictature chilienne. Mario Paul Ahues Blanchait écrit des pièces de théâtre, María Isabel Mordojovich des romans. Il propose à son amie d’adapter à la scène son dernier roman, Piedras Blancas, les tortionnaires du dictateur, publié par LESEDITIONSOVADIA en 2018 et évoquant Tejas Verdes, l’école de torture du Général Pinochet.
On «marque d’une pierre blanche» sur le calendrier les jours fastes. Si Mario Paul Ahues Blanchait et María Isabel Mordojovich ont transposé en Piedras Blancas la sinistre caserne de Tejas Verdes où les tortionnaires chiliens ont donné libre cours à leur imagination sadique au lendemain du coup d’État d’Augusto Pinochet, ce ne peut donc être que par antiphrase et par une ironie amère. Bien avant l’année 2001, c’est d’une pierre noire en effet qu’il convient de marquer la date du 11 septembre.
Des questions universelles nous interpellent: Pourquoi de jeunes officiers se transforment-ils en tortionnaires implacables ? Pourquoi le silence des civils et de leurs proches? Peut-on refuser de torturer ? Comment résister à la torture? Quels sont les mécanismes qui poussent certains êtres à épouser des idéologies basées sur la négation de nos droits les plus inaliénables?
Une adaptation pour le théâtre audacieuse et réussie, respectueuse du roman qui l’a inspirée, grâce à une belle complicité entre les auteurs.
Un texte à lire… une pièce à voir…
une œuvre à découvrir.