Paru le: 31-10-2025
Editeur: Les éditions Ovadia
Isbn: 978-2-36392-677-7
Ean: 9782363926777
Prix: 22 €
Caractéristiques:
212 pages
Genre: Essai
Thème: Essais
Thèmes associés:
L’éthique tragique
D’Héraclite à Walter Benjamin

Nous n’avons rien à sauver pas même notre innocence… Nous ne brandirons jamais une blancheur qui nous servirait de laissezpasser dans un monde où la pureté et ses miasmes déterminent le miroir aux alouettes de toutes les idéologies. Notre irresponsabil
Peggy Larrieu est enseignant-chercheur en droit privé et sciences criminelles à l’Université d’Aix-Marseille. Elle mène ses recherches dans des domaines connexes à la discipline juridique. Elle a déjà publié plusieurs livres autour des thématiques de la philosophie du droit, des mythes et des neurosciences.
Lorsqu’une juriste rencontre la philosophie tragique, cela donne naissance à une « éthique tragique », qui se distingue d’une morale. Ce livre offre la parole à neuf penseurs, allant d’Héraclite à Walter Benjamin, en passant par Georges Bataille et Léon Chestov. Chacun d’eux, subversif et audacieux, a remis en question les valeurs qui ont été érigées en idéaux par la raison occidentale : le bien, le mal, la vertu, le vice, la justice et le droit. Leurs réflexions, intemporelles, prennent tout leur sens aujourd’hui, alors que nous faisons face à un manichéisme omniprésent. Ils nous rappellent l’ambivalence inhérente à la condition humaine et la réversibilité de ses aspects. L’éthique tragique se caractérise par sa capacité à appréhender l’existence dans sa globalité : la lumière nécessite l’ombre, et le bien ne peut exister sans reconnaître la place de son contraire. C’est cette particularité qui la distingue clairement de la morale. C’est précisément dans ce cadre que la pensée de ces philosophes trouve son actualité.
Dans Eschyle ou le grand perdant, Ismail Kadaré se demande ce qu’aurait été la littérature mondiale sans « le père de la tragédie », dont il ne nous est resté que sept pièces sur quatre-vingt-dix, tout le reste étant perdu : « Sans doute les auteurs auraient cherché et trouvé d’autres manières de dire le tourment qui ronge la conscience humaine, mais ce qu’a su découvrir le dramaturge chauve, deux mille cinq cents ans plus tôt, dans sa chambre sans livres, n’en serait pas moins demeuré insurpassable ». Le « tourment qui ronge la conscience humaine ». Voilà ce qu’est le tragique.
L’expression ne doit pas susciter de malentendus. Le tragique n’est pas le dramatique, et la tragédie véritable n’a pas grand-chose à voir avec le drame dans lequel se débat l’humanité d’aujourd’hui. Le drame, c’est la situation que l’on explique et à laquelle on trouve une solution.
