Paru le: 30-04-2025
Editeur: Les éditions Ovadia
Isbn: 978-2-36392-650-0
Ean: 9782363926500
Prix: 20 €
Caractéristiques:
172 pages
Genre: Littérature
Thème: Romansdegenre
Thèmes associés:
Le nomade de Constantinople
Les voies de l’existence

J’ai des amis qui sont restés. Beaucoup sont morts. Beaucoup ont été torturés ou ont fait de la prison. À cette époque, mon père connaissait la Turquie sur le bout des doigts. Pour moi, cela a pris du temps, beaucoup de temps.&
EROL ÖZKORAY, né à Constantinople a étudié au lycée francophone de Galatasaray, puis à l’Institut Politiques de Paris (Sciences Po) et à l’Université de Paris VIII (sociologie). En France il est armé par l’éthique et par les principes de la lignée Hugo, Zola et Camus et de la politique de l’école Jaurès, Blum et Mitterrand. Il les utilisera à fond dans ses combats. Il débute le journalisme à Paris et écrit sous le pseudonyme « SIVIL » (civil en Français) au journal Libération pendant la dictature militaire en Turquie.
Enfin vous pouvez comprendre ce pays très complexe par le biais de ce roman : Le nomade de Constantinople. C’est une première pour un roman -du genre semi autobiographique-, qui est consacré à déconstruire l’histoire officielle de la Turquie basée sur des mensonges d’État, sur des fascismes multiples et sur l’ultra-nationalisme qui flirte avec le racisme. Tout est faux dans ce pays. Même le Turc n’existe pas, inventé de toute pièce par Atatürk qui a fondé ce pays en 1923 sur le modèle d’une république laïque à la française. En plus, une très mauvaise copie car l’État et la religion n’en font qu’une. Ils sont inséparables. Alors tout les moyens sont bons : allant des origines raciales délirantes mystifiant une race turque autochtone pure pour former une nation artificielle, à la négation d’une série de génocides, en particulier celui des Arméniens.Enfin vous pouvez comprendre ce pays très complexe par le biais de ce roman : Le nomade de Constantinople. C’est une première pour un roman -du genre semi autobiographique-, qui est consacré à déconstruire l’histoire officielle de la Turquie basée sur des mensonges d’État, sur des fascismes multiples et sur l’ultra-nationalisme qui flirte avec le racisme. Tout est faux dans ce pays. Même le Turc n’existe pas, inventé de toute pièce par Atatürk qui a fondé ce pays en 1923 sur le modèle d’une république laïque à la française. En plus, une très mauvaise copie car l’État et la religion n’en font qu’une. Ils sont inséparables. Alors tout les moyens sont bons : allant des origines raciales délirantes mystifiant une race turque autochtone pure pour former une nation artificielle, à la négation d’une série de génocides, en particulier celui des Arméniens.
Dans cette nouvelle découverte de la Turquie c’est Cem Aren, un jeune journaliste turc francophone et francophile, formé à l’école française qui défait les tabous et le statuquo. Démasquer ces mensonges d’État lui a pris plusieurs décennies, tout en voulant faire triompher la vérité, la justice, les Libertés et la Démocratie. Dans ses tribulations romanesques entre deux villes cardinales, Constantinople et Paris, il nous replonge dans les bouillonnantes années 1970 et 1980 et nous livre toute une série de scoop : la préparation du coup d’État de 1980, la destruction et l’élimination de toutes les mentions du génocide des Arméniens dans les archives ottomanes, les « passeports Mitterrand » et l’affaire iranienne dans laquelle il a frôlé la mort.
Ma vie changera radicalement si je vois mon nom sur la liste. Je suis dans la rue Saint-Guillaume. Ceux qui sont reçus à Sciences Po figureront sur la liste des admis d’un instant à l’autre. La tension monte, il y a du monde. C’est le pari de ma vie. Si je le perds, que ferai-je ? Je ne veux pas y penser. Il faut que je réussisse, il faut que je gagne. Il pleut ; beaucoup. Nous sommes une trentaine de personnes à attendre. Mon studio est à deux pas, juste en face de la rue Saint-Guillaume, au 202, boulevard Saint-Germain. L’immeuble où a vécu Guillaume Apollinaire. Sur la plaque est gravé, «Dans cette maison vécut et mourut (janvier 1913-9 novembre 1918) le poète Guillaume Apollinaire». Il faudrait rajouter « l’inventeur du mot surréalisme ». Mais ce n’est pas le moment. J’ai la tête ailleurs. De ma fenêtre on voit l’entrée de l’école. Dois-je retourner chez moi et revenir un peu plus tard ? Non, hors de question ! J’ai tellement attendu ce moment. J’avais brûlé tous les vaisseaux pour ce concours. Le stress, l’anxiété et la pression avaient produit un cocktail qui m’avait fait cracher du sang depuis un mois. Le lavabo en était plein. Rouge. Rouge. J’ai eu peur. Très peur. Je n’y comprenais rien. J’étais en forme. Plein de vitalité. C’était un début de tuberculose. Une veine était touchée, c’était la raison du saignement. Une chance, une veine ! Sinon j’aurais dû la traîner plusieurs années. Pour l’oral, je prends un médicament pour arrêter le saignement. Le professeur fait le tour de la salle en me posant des questions, s’imaginant qu’il est exposé à un risque de contamination. Mais, je ne suis pas du tout contagieux. Donc je poursuis ma vie normalement en testant aussi mes limites. Je fume comme un pompier, comme Gainsbourg, pour défier cette maladie que je ne prends pas du tout au sérieux. Camus lui aussi l’avait, mais il est mort dans un accident absurde de voiture. Mon idole. Quel gâchis ! C’est moi qui la tuerai ! J’ai 21 ans, nous sommes en 1974 et il faudrait mourir de cette saloperie ?