Paru le: 20-11-2024
Editeur: Les éditions Ovadia
Isbn: 978-2-36392-611-1
Ean: 9782363926111
Prix: 25 €
Caractéristiques:
184 pages
Genre: Essai
Thème: Essais
Thèmes associés:
Les enjeux anthropologiques du coaching
Pour sûr, la reconstitution d’une unité conceptuelle a posteriori ne parviendra jamais à se hisser à la hauteur de la cohérence interne qui donne à un ouvrage son
Baptiste Rappin est maître de Conférences à l’Université de Lorraine, plus précisément à l’Institut d’Administration des Entreprises de Metz, il y dirige le Master Management des Ressources Humaines et Organisations. Il oeuvre pour une pensée philosophique du management, ce dont témoigne sa participation à la fondation d’une Société de Philosophie des Sciences de Gestion.
Méthode d’accompagnement née dans les années 1990 qui se développa dans la décennie suivante, le coaching s’est aujourd’hui pleinement institutionnalisé : il est reconnu, à part entière, comme un outil de développement de la personne qui conjugue recherche du bien-être et souci de l’efficacité. Le présent ouvrage contient un ensemble de six travaux scientifiques, composé d’une communication et de cinq articles dont l’écriture s’est étalée entre 2005 et 2015. Quels axes y sont développés, quels thèmes y sont abordés ? Le lecteur y trouvera trois types d’approche : tout d’abord une mise exergue des fondements philosophiques du coaching allant de l’utilitarisme jusqu’à la question de la « vie nue » ; ensuite, une enquête généalogique qui conduit du coaching contemporain vers le Nouvel Âge de la contreculture californienne ; enfin, une interrogation sur le type de subjectivité à l’œuvre dans le déploiement opérationnel du coaching. Le présent recueil se trouve précédé d’une longue introduction, rédigée pour l’occasion et intitulée « Desseins pour une anthropologie historiale », fournissant à mes réflexions sur le sujet une perspective générale d’interprétation. De quoi est-il question, au fond, dans le coaching ? De rien de moins que de la fabrique de l’homme cybernétique planétaire.
L’Université, elle aussi, connaît la spécialisation du travail. Ce morcellement de la vie intellectuelle se traduit par la prolifération des revues dites « scientifiques » qui constituent, à l’heure où j’écris ces lignes, le principal facteur d’évolution de la carrière des « enseignants-chercheurs », que ces derniers occupent leurs fonctions à l’Université ou dans des hautes écoles d’ingénierie, de commerce, de sciences politiques, d’architecture, etc. Fort logiquement, ce système produit plusieurs conséquences fâcheuses.
En premier lieu, la dissémination des articles dans d’innombrables supports souvent payants, rend les écrits académiques parfois difficilement accessibles, tout un chacun ne bénéficiant pas de l’abonnement institutionnel aux bases de données scientifiques ; ensuite, l’assimilation de la pensée à une juxtaposition d’enquêtes plus qu’à un cheminement encourage l’extension indéfinie de la méthode au détriment de l’exercice de la pensée, ce que d’aucuns n’hésitent pas à qualifier de « méthodologisme » ;