Paru le: 11-10-2017
Editeur: Les éditions Ovadia
Isbn: 978-2-36392-252-6
Ean: 9782363922526
Prix: 14 €
Caractéristiques:
95 pages
Genre: Littérature générale
Thème: Litterature
Thèmes associés:
Paul Robert ou le dictionnaire venu d’ailleurs
Oui, j’ai une patrie : la langue française.
Né à Alger où il a fait toutes ses études. Professeur de Lettres dans cette même ville, puis à Toulouse. Diplômé du CREDIF, Centre de recherche et d’études pour la diffusion du français. Aujourd’hui professeur honoraire, conférencier et auteur d’articles et d’essais littéraires, notamment sur Albert Camus. Membre des «Camusiens du toulousain», cercle d’étude sur l’oeuvre d’Albert Camus.
Le dictionnaire Le Robert est une référence indiscutable et indiscutée et sa notoriété n’a rien à envier à celle du Larousse ou du Littré. Pourtant, son auteur, qui a accédé au statut de nom commun, demeure assez largement un inconnu. L’homme a été éclipsé par son œuvre. Or, le parcours de Paul Robert mérite d’être tiré de l’obscurité où il est injustement relégué.
Né en Algérie, à Orléansville, dans une famille de colons de la première heure, après des études de droit à l’université d’Alger et une thèse sur « Les agrumes dans le monde », c’est par un pur décret de sa volonté que ce non spécialiste, amateur éclairé, ce «fou de mots», s’est lancé, entouré d’une équipe d’hommes et de femmes de talent, dans une entreprise que d’aucuns jugèrent insensée, celle de donner un nouveau dictionnaire à la France.
Si l’on veut bien se souvenir des événements qu’il a traversés au cours de sa vie (la deuxième guerre mondiale et le drame algérien notamment), on conviendra qu’il n’est pas interdit de voir, dans l’origine du Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française, une manière de symbole.
Lors d’une cérémonie organisée à Mougins, ville où Paul Robert avait séjourné et où il est mort le 11 août 1980, son ami, l’écrivain Bernard Clavel déclara : « Il est exceptionnel qu’un homme étant mort depuis moins de deux ans, l’on puisse déjà célébrer sa mémoire avec la certitude absolue qu’il demeurera. Si nous en sommes à ce point persuadés, c’est que, de son vivant déjà, Paul Robert était un monument. Beaucoup mieux qu’une statue, le plus grand, le plus beau, le plus solide des monuments, parce que le plus humble : un nom commun. Il est des gens qui dépensent des fortunes pour acheter une particule, d’autres qui luttent avec acharnement pour conquérir une majuscule, Paul Robert a travaillé toute sa vie pour perdre son prénom et sa majuscule ». Quelle meilleure biographie que ce raccourci saisissant !